Titre : L'envol du papillon 🦋
Autrice : Nadine Deconinck-Cabelduc
Editions So Romance
276 pages
Parution : 13 mars 2020
Résumé :
En 1847, à l’aube d'une révolution en France et de l'abolition de
l'esclavage dans les colonies, la jeune Elisa d'Albret, élevée par un
père anticonformiste et une mère non issue de la noblesse française, se
voit contrainte par ses parents, de s'exiler en France pendant un an,
afin de faire la connaissance de sa famille paternelle. D'un caractère
fier et indépendant, elle se lie d'affection avec sa cousine, la
charmante Mathilde, promise au séduisant Alexandre de Noyal, dont Elisa
ne tarde pas à tomber amoureuse.
Mon avis :
Tout d'abord, merci aux éditions So Romance pour ce partenariat. Je ne connaissais pas cette maison d'édition mais j'ai craqué pour la couverture. Elle est particulièrement sublime et raffinée. Mais le contenu n'a absolument rien à lui envier. En effet, cette lecture est un total coup de coeur.
Déjà, je lis rarement des livres qui se passent à cette période de l'histoire. J'avoue honteusement que je ne sais rien des années 1830/1850 en France. Je peux vous conter l'histoire de l'Angleterre ou de l'Irlande ainsi que celle des Etats-Unis d'Amérique mais pas celle de mon propre pays...
J'ai aimé plonger dans cette aristocratie française du dix-neuvième siècle et découvrir comment fonctionnait cet univers. Dans ce livre, nous suivons principalement trois familles : les de Noyal, les d'Albret ainsi que les de Bressac. Les destins de ces trois maisonnées sont entremêlés avec brio par la plume de Nadine Deconinck-Cabelduc qui signe là un vrai trésor. L'écriture de l'autrice fait de ce roman un réel page-turner.
Au début du récit, nous découvrons Charles d'Albret qui rentre d'Italie, après un long voyage. Il revient marié à une italienne qui était la femme de chambre des gens chez qui il séjournait. De retour en France, il subit les jugements et railleries de la bonne société qui ne manque pas de critiquer son épouse. Les femmes la jalousent, les hommes la contemplent et pourtant, Charles d'Albret est traité comme un pestiféré. Le comte de Noyal le méprise, il n'a qu'un but dans la vie : unir sa famille à celle de son meilleur ami, le comte de Bessac. Seul le jeune Alexandre de Noyal semble en admiration devant cet homme érudit. Les d'Albret fuient ce monde intransigeant pour la Guadeloupe où Charles possède une plantation.
C'est dix-sept ans plus tard que nous découvrons Elisa, la fille des d'Albret qui a grandi heureuse, loin de toute cette aristocratie. Elle s'épanouit aux côtés de Donatien, le petit fils de sa nourrice, de quelques années son aîné.
Les personnages sont tous très bien travaillés. Je me suis vite attachée à Elisa. Cette jeune femme fait fi des convenances et parle avec son coeur malgré ses origines bourgeoises. Son père ne l'a absolument pas élevée comme telle. C'est pourquoi, lorsque ses parents l'envoient en France, son monde s'écroule. Elle va rejoindre la famille de son père alors qu'ils ont toujours critiqué sa mère. Mais son franc parler l'aidera à se faire une place dans ce monde qu'elle exècre. Elisa est quelqu'un de profondément bon, qui n'hésite pas à se sacrifier pour faire plaisir aux siens et aux gens qui comptent pour elle.
Le personnage de Mathilde de Bressac m'a profondément agacée à plus d'une reprise. C'est le cliché parfait de la petite peste bourgeoise qui ne pense qu'aux bals et à plaire. J'ai eu envie de la gifler une fois ou deux. Au fond, tout ce qu'elle veut, c'est être heureuse mais être détestable n'est probablement pas la solution. La tante et les cousins d'Elisa sont très antipathiques au début du roman même si j'ai fini par m'attacher à Paul. Alexandre de Noyal est un personnage fort intriguant, un peu perdu. Nous le découvrons petit garçon malheureux sous la pression de son père et nous le retrouvons homme borné pour échapper à la pression de ce même père et au destin qu'il a choisi à sa place. Cependant, j'ai aimé son évolution au fil des chapitres.
Alors, on se doute dès le début ce qui va se passer, en même temps, c'est une romance donc il est logique qu'il y ait une histoire d'amour. Quelques petites choses m'ont dérangée quand même. Notamment le pseudo triangle amoureux, léger certes. Mais le pauvre Donatien que l'on rencontre transi d'amour m'a fait de la peine. Selon moi, ce n'était pas nécessaire. Moi je le trouvais attachant et je n'aime pas voir les personnages que j'aime souffrir ou être malheureux. C'est le moment où ma mère me dirait que ce n'est qu'un roman et que je m'implique trop. Mais on ne se refait pas !
Il n'y a pas que les personnages de bien travaillés, les relations qui les lient sont également brillamment développées. J'ai adoré assister à ces tissages d'amitiés et d'histoires d'amour.
Du côté historique, en sus de l'aristocratie française, Nadine Deconinck-Cabelduc nous entraîne dans l'histoire de l'esclavage. Je pense que c'est la première fois depuis Deux graines de cacao d'Evelyn Brissou-Pellen que je lis un roman qui se passe à cette période, ou devrais-je dire qui traite de ce sujet. Voir comment les gens en Guadeloupe traitaient leurs esclaves m'a énervée et je pense que, à l'instar d'Elisa, j'aurais aussi réagi à cette immonde maltraitance de l'être humain. Même en métropole c'est présent.Il y a plus d'un débat entre nos trois familles à ce sujet au cours du livre.
Je ne peux pas vous en dire trop, afin de ne pas vous gâcher la lecture, mais vous l'aurez compris ce livre est un véritable coup de coeur et je ne peux que vous le conseiller, que vous aimiez la romance ou les romans historiques, ce roman vous transportera de plages en bals avec bonheur.
N'hésitez pas à me dire si vous l'avez lu ou si il vous intéresse en commentaire, je serai ravie d'en parler avec vous plus en détail.
A très vite 🦋