Autrice : Julie Bradfer
Editions Nisha
437 pages
Résumé de l'éditeur :
Sara et June sont les meilleures amies du monde depuis leur plus tendre enfance. Passionnées de musique, elles souhaitent entrer ensemble au conservatoire de Boston après leur bac.
Mais la mort tragique de Sara remet tout en cause. Le monde de June s’écroule : elle ne veut plus entendre la moindre note de musique, renonce au conservatoire et quitte sa ville natale, direction Pine Lake !
Pine Lake est une petite ville de Colombie-Britannique où vit le grand-père de June, Richard, qui accepte de l’héberger. Entre les séances de groupe de soutien et les petits boulots, June fait la rencontre d’Asher, un jeune homme silencieux et plutôt distant.
Tout comme June, Asher est tourmenté par une passion reniée, un deuil douloureux et de lourds secrets familiaux...
Leurs blessures respectives vont-elles se refermer au contact de l’autre ?
Mon avis :
Alors, autant vous prévenir tout de suite, je ne sais pas dans quelle direction va partir cette chronique. Je vais tenter de commencer par le commencement. J’ai découvert les éditions Nisha grâce à Colyne de The Secret of a book et je me suis laissée séduire par trois ouvrages, dont Coincidences de Julie Bradfer. Je l’ai dévoré et j’ai été séduite par sa plume. Donc quand j’ai vu que Je t’attendrai de l’autre côté du lac sortait le 3 décembre, je l’ai cherché un peu partout. J’étais à Créteil et je ne voulais pas attendre de rentrer à Albi pour l’acheter. J’ai donc fait des infidélités à mon libraire. Je n’en suis pas très fière mais ce livre en valait la peine. Déjà est-ce qu’on peut s’arrêter trois secondes sur cette couverture parfaite ? Elle est sublime et si vous tombez dessus en librairie vous ne pourrez qu’être attiré.
Quant au contenu… Comment dire ? Je pense pouvoir affirmer que je n’ai jamais autant été bouleversé par un livre de ma vie. En tout cas, par un livre qui ne traite pas de seconde guerre mondiale.
Au début du livre l’autrice nous prévient qu’elle va aborder des sujets sensibles et je ne me suis pas sentie concernée. Oui, je n’étais pas concernée, mais cela a réveillé d’autres souvenirs bien enfouis et que je ne m’attendais pas à déterrer cette nuit.
Ce roman ne peut que vous toucher. Il est écrit de façon à la fois simple et efficace. Certains mots vous frapperont comme un uppercut, d’autres vous bouleverseront. Vous allez rire, pleurer, sourire, être en colère.
Dans ce roman, vous allez rencontrer June, Asher et Andy ainsi que Richard. Le roman commence lorsque June débarque à Pine Lake pour laisser Boston et la mort de Sara derrière elle. Elle est engagée à la bibliothèque où elle travaillera aux côtés d’Andy et Asher.
On découvre une jeune femme brisée, en deuil. J’ai aimé la voir se reconstruire au fil des pages. J’ai eu l’impression de guérir de mes maux en même temps qu’elle. C’est une sensation très étrange, à la fois douloureuse et intense mais également salvatrice en quelque sorte.
J’ai aimé le fait que ce roman soit très centré sur la musique et la photographie. Ce sont des arts que l’on ne voit pas toujours ensemble et ça fait plaisir.
Asher est un personnage qui m’a bouleversée. Son attitude blessée m’a touchée dès le moment où on le rencontre. Et je n’ai pas été déçue.
Andy est un personnage joyeux qui met un souffle de vie dans ce trio qui serait bien sombre sans elle.
Richard, Richard, que dire ? Taciturne, renfermé, c’est au début du roman un vrai homme des cavernes. Mais il est bien plus compréhensif que ce qu’il y paraît. Il m’a émue à plus d’une reprise et m’a par moment rappelé mon grand-père qui me manque tant.
Les autres personnages que vous découvrirez mais dont je ne souhaite pas vous parler trop en détails sont tous très bien travaillés.
Ce roman parle de suicide, de deuil, d’alcoolisme, d’accidents, d’embrouilles familiales. Ces sujets vous frapperont de plein fouet, même si vous pensez que de prime abord, ils ne vous concernent pas.
Julie Bradfer m’a achevée avec ce roman. J’ai fini dans mon lit, en larmes à deux heures du matin, à ne pas pouvoir me calmer. Il m’a fait penser à lui, parti trop tôt, à lui vivant à l’autre bout du continent, à elle brisée par la mort de son frère… En repensant à ce roman, je pense à tous ces proches auxquels j’ai pensé lors de ma lecture.
La seule chose qui m’a quelque peu « dérangée » c’est le format. Il y a des lettres de June à Sarah et aussi des passages qui concernent Asher, comme un journal à la troisième personne. J’ai beaucoup aimé ces passages qui apportent beaucoup au roman et à la compréhension de l’histoire. Cependant, ça m’a rappelé la construction de Coïncidences comme si c’était un genre de modus operendi. Mais vraiment, ce n’est même pas un point négatif. Je n’ai rien à redire.
Je ne peux que vous conseiller de lire ce roman, c’est un coup de cœur tel que j’ai du mal à trouver les mots. Merci à l’autrice de nous offrir une telle pépite.