Titre : Un si joli mois d'Août
Auteur : Pierre-Etienne Musson
Éditeur : Denoël
434 pages
Parution : 18 Février 2016
Présentation de l'éditeur :
Août 1914, la déclaration de guerre vient bouleverser le quotidien tranquille des villageois de Nouan-le-Fuzelier en Sologne. Antoine Richerand, l’instituteur, part pour le front, laissant derrière lui Inès, sa ravissante épouse.
Au printemps 1915, grièvement blessé par un éclat d’obus, Antoine est hospitalisé à Paris. Inès lui rend visite régulièrement, s’efforçant de tenir son rôle d’épouse aimante, mais elle découvre un homme transformé, traumatisé par son expérience de la guerre, entre prostration et accès de violence. Exténuée par ses voyages incessants, consciente que l’avenir espéré avec Antoine est désormais impossible, Inès se met à rêver d’une autre vie… Un jour sur les quais de Seine, elle fait la connaissance d’Isidore Lambiot, un vieux garçon un peu excentrique. Ému par la détresse de la jeune femme, il lui propose son aide. Dès lors, Inès va devoir choisir…
Mon avis :
Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions Denoël pour ce partenariat et particulièrement Dana Burlac.J'ai craqué pour ce livre juste à cause de la période dans laquelle il se situe. Je sais, ça fait deux histoires de guerre en pas très longtemps. Mais là, il s'agit de la première guerre mondiale. J'ai trouvé ce livre très intéressant. En effet, le point de vue sur la situation change de ce dont on a l'habitude et ce ne fut pas pour me déplaire.
L'histoire se passe sur plusieurs années, avec des points de vue alternées. Si au début j'avais peur d'être perdue, j'ai vite été rassurée. En effet, les chapitres sont assez courts et il y a une certaine cohérence dans ces choix.
L'histoire en elle-même est très touchante. Antoine, instituteur de Sologne est mobilisé à l'aube de Septembre 1914 pour une guerre que la France pensera courte. Il n'en sera rien comme nous le savons tous aujourd'hui. Antoine aura été très gravement blessé au front et Inès doit désormais affronter le rôle de femme de blessée de guerre. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce rôle ne lui convient pas du tout. Cette femme est froide et même si son quotidien n'est pas joyeux, il y a un minimum de bienséance à adopter, je trouve. Inès ne parvient pas à se faire à son nouveau quotidien. Je ne sais pas si je me suis attachée à elle. J'ai surtout apprécié Antoine et le contexte qui est décrit de façon très réaliste. On découvre une France rurale (ne voyez pas là une quelconque idée péjorative ), avec des gens simples et parfois un peu naïf. On découvre une France en guerre, une France pleine d'aberrations, où les riches ne sont pas envoyés au front, où les femmes sont heureuses quand un homme est en plus mauvais état que le sien...
J'ai fini ce livre il y a deux heures, mais j'ai encore l’impression de vivre avec Antoine, Inès, Isidore et tous les autres. Il y a des retournements de situations auxquels je ne m'attendais pas, tout la fin en fait, je n'imaginais pas que ça allait prendre cette tournure. Je n'ai rien vu venir. J'ai aimé Antoine et le papa d'Inès aussi m'a beaucoup touchée. La plume de Pierre-Etienne Musson est très agréable à lire, un peu trop même : je tournais les pages comme une boulimique de lecture pour savoir si l'état d'Antoine allait s'améliorer, pour avoir si Inès allait céder aux avances d'un autre, etc.
Ce livre est une belle histoire, bien que triste, la poésie est plus présente que la tristesse. Ce roman est le premier de l'auteur, mais je lirai les suivants avec plaisir. C'est une très jolie découverte